Lancement de la PWHL : présentation | Hockey féminin - Hockey sur glace | Hockeyarchives (2024)

Le 1er janvier rime avec nouvelle année. Mais pour le hockey féminin, c’est carrément une nouvelle ère qui se dessine dès ce jour de l’An 2024 avec le lancement de la Professional Women’s Hockey League (PWHL, traduite LPHF au Québec), la grande ligue pro féminine tant attendue et qui faisait cruellement défaut au hockey. Alors que Toronto accueillera New York et l’attaquante de l’équipe de France Chloé Aurard dès le 1er janvier pour une première historique, voici la présentation complète.

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En Amérique du Nord, le hockey féminin a toujours été une affaire de concurrence. Il n’y a qu’à voir les ligues féminines qui se sont succédé à travers le temps: la Central Ontario Women’s Hockey League (1992-1998), la National Women’s Hockey League (1999-2007), la Western Women’s Hockey League (2004-2011), la Canadian Women’s Hockey League (2014-2019), de nouveau la NWHL qui s’est ensuite transformée en Premier Hockey Federation (2015-2023), et enfin la Professional Women’s Hockey Players Association (2019-2023). Ces ligues ont coexisté, tant bien que mal, et elles n’ont jamais offert des conditions professionnelles telles que les joueuses pouvaient l’espérer. La CWHL et la deuxième mouture de la NWHL ont bien tenté de rémunérer leurs joueuses, non sans mal.

Disposer d’une ligue professionnelle, rémunératrice mais aussi novatrice sur bien des aspects, c’était la volonté des meilleures joueuses, qui avaient créé la PWHPA en 2019. La PHF, qui abordait pourtant un vrai tournant avec l’arrivée de plusieurs stars sur son circuit, n’a pas évité l’extinction, une fermeture forcée par son rachat le 29 juin dernier par BJK Enterprises, de Billie Jean King, et Mark Walter Group. Le businessman milliardaire Mark Walter et la légende du tennis Billie Jean King sont les personnages clefs derrière la nouvelle ligue professionnelle. En rachetant la PHF, ils ont forcé sa fermeture pour laisser le champ libre à la grande ligue pro. La PWHL, qui se veut une ligue viable, doit compenser un manque dans le hockey féminin, et lui permettre d’atteindre un seuil qu’il n’avait jamais atteint.

Une attente faite de frustrations

Mais il faudra convaincre, car elle sera évidemment attendue au tournant. La dissolution forcée de la PHF, mettant de côté une proportion importante de joueuses, avait déjà fait jaser. Et la PWHL a enchaîné les loupés. Le manque de communication et de visibilité sur les réseaux sociaux pendant plusieurs mois n’ont pas plaidé en sa faveur. Le plus gros mystère entourait les logos, forcément attendus. Mais il est vite devenu évident qu’ils ne seraient pas dévoilés à temps. Cela paraît aberrant qu’une nouvelle ligue, aussi attendue, ne puisse pas proposer à son lancement les logos de ses équipes. Défaut d’anticipation ? Il était pourtant évident que les gros marchés hockey de Montréal, Toronto, New York et Boston seraient présents. Et les noms qui ont fuité («Torch», «Echo», «Sound», «Wicked», «Superior») n’ont rassuré personne, le tollé général a refroidi la ligue qui n’a pas communiqué et préféré repousser l’échéance.

Le 14 novembre, la PWHL a dévoilé les maillots, donc sans logo, avec le nom des villes, qui paraissaient d’une qualité douteuse (finalement améliorés). Un nouveau bad buzz dont se serait bien passé la ligue et qui n’augurait rien de bon pour le merchandising. En dévoilant sa boutique en ligne, la PWHL s’est une fois de plus tiré une balle dans le pied avec des produits simplistes au possible, parfois identiques d’une équipe à l’autre, et pour un prix élevé au regard du rendu.

Manœuvres douteuses ou maladresses, la crédibilité en a pris un coup alors que l’identification est essentielle pour conquérir le public et créer la «fan base». La PHF n’avait rien de professionnelle aux yeux des joueuses de la PWHPA, qui lui ont suffisamment fait savoir en lui tournant le dos. Mais la PHF a eu le mérite d’offrir des logos réussis, dont «Rosie the Riveter» qui demeure l’une des plus belles créations dans le milieu du hockey. L’effervescence PWHL créée lors de la draft en septembre a complètement été coupée. La ligue n’a pas capitalisé sur le camp d’Utica début décembre, il s’agissait pourtant de la première réunion de toutes les joueuses de la PWHL quand les six équipes se sont affrontées sur quatre jours. Les matchs n’ont pas été télévisés, aucun stream n’était disponible, et sur place les journalistes ont découvert qu’il était interdit d’interagir avec les joueuses et les staffs sauf autorisation (très longue à obtenir) en raison de l’absence de responsables relations presse.

En 2021, la PHF, quand elle avait mis fin à l’ère NWHL, avait permis l’autonomie de chacune de ses équipes en les vendant à des groupes privés. Une nouvelle orientation vers un modèle a priori plus solide et qui se rapprochait des standards aux États-Unis et au Canada. Avec la PWHL, on retourne à la case départ, une ligue propriétaire de six équipes qui chapeaute tout. Tout est plus long car tout est centralisé.

La PWHL s’est lancée dans une course contre la montre avec une «to do list» bien difficile à respecter, ce qui permet de relativiser les loupés successifs. Depuis la dissolution de la PHF le 29 juin, tout est allé très vite ces derniers mois. La journaliste de Radio-Canada Christine Roger parlait à juste titre «d’un avion qui se construit en vol». Pour autant, peut-on leur reprocher de mettre en route la machine dans l’urgence, en commençant par une demi-saison ? Il était impensable d’avoir une saison 2023-24 sans hockey féminin, cela aurait été catastrophique pour les joueuses. La PWHL a le mérite d’avoir tout fait pour lancer cette demi-saison qui, finalement, servira d’appât pour la première saison complète en 2024-2025, prévue à l’automne 2024, la vraie saison, celle qui sera le déclencheur. «De grandes annonces» concernant la ligue interviendront d’ailleurs au printemps prochain lors des Mondiaux féminins.

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Un produit de qualité aux fondations solides

Le plus important est évidemment l’aspect financier, le fait que les hockeyeuses puissent vivre de leur passion, sans avoir de boulot à côté, est primordial. Les salaires annuels s’étalent de 35 000, le montant minimum qui sera augmenté de 3% chaque année, à 80 000 dollars annuels voire plus, sachant que le transport et les repas sont pris en charge. La Directrice générale de Montréal Danièle Sauvageau, malgré sa longue expérience, confiait à la Presse qu’elle était impressionnée par un tel niveau d’encadrement dans le hockey féminin. Celui-ci bascule dans du jamais vu.

La PWHL a d’emblée acquis une sécurité financière par la simple présence de Mark Walter, très investi dans le sport, dans son conseil d’administration. En guise de cadeau de Noël, la PWHL a officialisé le 28 décembre un accord avec Air Canada, qui ne se contentera pas d’être la compagnie qui embarquera les six équipes, mais qui se chargera également de promouvoir la ligue et le hockey féminin, avec notamment une campagne «We All Fly» destiné aux jeunes hockeyeuses. La nouvelle ligue pro avait déjà un accord avec la chaîne de magasinsCanadian Tire, très fréquenté au pays, qui avait mis fin à sa collaboration avec Hockey Canada après les cas d’agression sexuelle qui a noirci l’image de la fédération canadienne de hockey.

Les joueuses bénéficieront d’infrastructures optimales puisqu’elles évolueront dans des enceintes universitaires (Toronto, Boston), d’équipe junior (Ottawa), AHL (New York) et même NHL (Minnesota). Montréal jouera à l’Auditorium de Verdun avec une capacité de plus de 4000 places. La PWHL avait rapidement fait savoir que certaines rencontres se disputeront sur «glace neutre», le Xcel Energy Center de St. Paul au Minnesota ne sera pas la seule arène NHL à devenir le théâtre de la ligue professionnelle féminine. Les tickets se sont rapidement arrachés, particulièrement au Canada, Toronto écoulant rapidement son stock d’abonnements à la saison. Les trois équipes canadiennes ont finalement vendu tous leurs billets à domicile. À sa première, Ottawa établira, avec plus de 8000 spectateurs, un record pour un club féminin non universitaire (l’Université du Wisconsin détenant un record de 15 000 personnes en NCAA). Le public sera donc au rendez-vous.

En matière de couverture médiatique, c’est également du jamais vu. La PWHL souhaitait voir ses 72 matchs retransmis, facilement accessibles à tous et visibles au plus grand nombre. C’est chose faite. Au Canada, où un vrai engouement a été créé, Sportsnet, TSN et CBC se partageront la retransmission, RDS et Radio Canada au Québec. Les réseaux locaux se chargeront des États-Unis, à l’image de NESNpour Boston,MSG Networks pour New Yorket Bally Sportspour Minnesota. Par ailleurs, et cela concerne directement la France, tous les matchs seront disponibles sur la chaîne Youtubede la ligue dès lors que vous êtes extérieur au Canada.

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La PWHL a su créer une attente considérable, et elle est en train de capitaliser dessus. A défaut d’avoir les logos, et malgré le parcours du combattant dans un laps de temps très court, la PWHL propose un produit alléchant en offrant ce qui se fait de mieux au hockey féminin. Hormis quelques pointures engagées en universitaire, il faudra patienter pour voir Sarah Fillier, Laila Edwards, Britta Curl, Kirsten Simms, Danielle Serdachny, Caroline Harvey, Cayla Barnes, Abbey Murphy, Sanni Vanhanen, Eve Gascon et (un peu plus) le phénomène Nela Lopušanová rejoindre une ligue qui sera probablement élargie d’ici-là. La NHL a toujours été l’objectif d’une carrière pour les garçons. Toutes les nouvelles générations de hockeyeuses ont désormais un objectif à atteindre, une grande ligue référence qui faisait défaut à la discipline.

En attendant de voir ces nouveaux joyaux, le spectacle sera au rendez-vous. La PWHL a adopté des règles calquées sur la NHL mais adaptées au hockey féminin. Les mises en échec ne sont pas autorisées malgré le fait qu’elles soient en vigueur dans les championnats féminins en Suède avec une expérimentation réussie. Le camp d’Utica, organisé début décembre afin de définir les effectifs mais qui a également fait office de répétition générale, a présenté un niveau d’intensité très relevé, l’impact physique le long de la bande a par exemple été conservé. Il y a fort à parier que l’arbitrage sera ajusté en fonction de l’intensité, comme c’est le cas avec les affrontements réguliers entre les États-Unis et le Canada.

En revanche, la PWHL s’est inspirée de la Champions Hockey League concernant les pénalités mineures : si l’équipe qui subit l’infériorité marque, c’en sera fini de la pénalité. Autre règle novatrice (pour l’Amérique du Nord) avec le système de pointage à l’européenne, déjà effectif en PHF : 3 points pour une victoire dans les 60 minutes et 2 points pour une victoire en prolongation ou aux tirs au but.

Six équipes, les «six originales», se présentent donc au départ en janvier, composées chacune de 23 joueuses ainsi que de trois réservistes qui pourront être appelées en cours de saison si nécessaire. Chaque équipe disputera 24 matchs lors de cette première (demi) saison. New York et Toronto inaugurent cette première historique avec une confrontation le jour de l’An. Quatre des six équipes disputeront ensuite les playoffs dès le mois de mai, ces playoffs se joueront alors au meilleur des cinq matchs.

Chaque équipe a pu au préalable bloquer trois joueuses avant le repêchage qui a eu lieu en septembre. La toute première draft s’est voulue équitable avec un tirage au sort. L’ordre a été le suivant: Minnesota, Toronto, Boston, New York, Ottawa et Montréal, l’ordre a été inversé le tour suivant. Certaines équipes ont pris des risques, délaissé des stars pour des jeunes prometteuses. Les six équipes présentent un savant mélange de superstars canadiennes et américaines, de joueuses sorties de l’université et d’anciennes PHF. Une douzaine de nationalités sont recensées, dont évidemment le talent «made in Vercors» qui monopolisera l’attention en France. Ce melting pot, qui valorise un hockey féminin victime par le passé de guerre d’egos et d’antagonismes, est déjà une petite victoire. Passons les six équipes au crible.

New York
Localisation : Total Mortgage Arena (10000 places), Bridgeport.

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Pour le lancement de cette ligue pro féminine tant attendue, une Française s’invite donc à la fête. A 24 ans et après cinq saisons NCAA, Chloé Aurard a été repêchée au 21e rang du repêchage, soit la troisième joueuse européenne après Alina Müller et Dominika Lásková. Aurard a finalement atterri à New York, et non à Boston où se retrouve Müller, sa complice de la Northeastern University. Müller et Aurard étaient d’ailleurs censées se retrouver ensemble au Boston Pride, avant que la PHF ne soit dissoute. Une probable déception pour la Tricolore de ne pas rester dans le Massachussets et dans une ville qu’elle adore, mais son classem*nt dans le haut du panier de la draft PWHL l’exposait aux autres équipes. La native de Villard-de-Lans a tourné la page et sera l’un des gros arguments offensifs de NY. Pour rappel, Chloé Aurard a amassé 204 points en 167 matchs, dont une dernière saison à 54 points. À défaut de Müller, la Française côtoiera une autre ancienne des Howlin’Huskies de NU, Brooke Hobson qui avait d’ailleurs assuré le capitanat pendant deux ans en NCAA.

Hobson a un profil de défenseur offensif, comme Olivia Zafuto. Elles se joignent à trois arrières fiables du Canada: Ella Shelton, Jaime Bourbonnais et la capitaine de l’équipe Micah Zandee Hart. Shelton et Zandee Hart sont d’ailleurs régulièrement alignées ensemble sous l’uniforme canadien, notamment au dernier Mondial. Une donnée intéressante alors que toutes ces équipes ont été créées de toutes pièces. Taylor Baker, née à Toronto mais naturalisée hongroise, et Johanna Fällman ont elles convaincu à l’issue du camp de décembre à Utica. Fällman est probablement l’une des meilleures trouvailles du staff. La Suédoise de 33 ans n’avait pas caché son intérêt pour la nouvelle ligue mais elle avait reçu une certaine frilosité. Et pourtant, elle a baigné dans la culture de la gagne à Luleå avec cinq titres consécutifs, sept médailles d’or au total en SDHL, où elle était un élément clef.

Autre joueuse d’expérience avec un palmarès long comme le bras qui l’a menée jusqu’en Chine, Alex Carpenter, 29 ans et sextuple championne du monde, qui sera la cheffe de file du groupe avec Jill Saulnier. Abby Roque incarne quant à elle la puissance à l’état pur, elle a inscrit 9 points en 7 matchs au dernier championnat du monde, et elle était également la joueuse la plus efficace aux mises en jeu avec 66,7% de réussite. Pour beaucoup injustement écartée de l’équipe du Canada pour le dernier Mondial car faisant les frais des retours en sélection de Rebecca Johnston et Natalie Spooner, Jessie Eldridge était pourtant la troisième joueuse la plus prolifique lors de la dernière saison 2022-23 de la PWHPA avec 22 points (8+14) en 20 matchs, uniquement devancée par Marie-Philip Poulin et Emily Clark. Eldridge, 25 ans, a d’ailleurs marqué le dernier but de l’histoire du cycle PWHPA, un but gagnant d’ailleurs, et elle a déjà montré toute son aisance avec l’équipe new-yorkaise lors du camp d’Utica avec 6 points (3+3) en 3 matchs. New York a donc une puissance de feu intéressante avec Aurard, Carpenter, Roque et Eldridge.

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Chloé Aurard ne sera pas la seule francophone de la bande puisque trois Québécoises garnissent l’attaque: Jade Downie-Landry, Alexandra Labelle et Élizabeth Giguère. Giguère, elle aussi très en vue à Utica en étant créditée de 4 mentions d’assistance, avait remporté le trophée Patty Kazmaier (MVP NCAA) en 2020. L’altruiste Giguère, avec ses 174 passes en 177 matchs, a d’ailleurs le quatrième meilleur total de l’histoire en NCAA. Giguère et Downie-Landry, ainsi que leur nouvelle coéquipière Emma Woods, ont également terminé toutes les trois dans le top 10 des meilleures marqueuses PHF en 2023. Quant à Paetyn Levis, elle a été élue meilleure joueuse du Frozen Four 2022 et a remporté le titre NCAA avec Ohio State.

Ce top 10 PHF, Madison Packer n’en était pas loin… puisqu’elle était 11e avec ses 21 points en 24 matchs en PHF. Que Packer fasse partie de cette équipe, la symbolique est belle. Capitaine emblématique et charismatique des NY Riveters ces quatre dernières années, travailleuse infatigable sur la glace, exemple pour ses prises de position sur l’inclusion, Packer a été retenue malgré une blessure qui aurait pu lui être préjudiciable. L’élément le plus incertain concerne finalement le poste de gardien avec deux joueuses qui n’ont jamais connu d’expérience internationale: l’Américaine Abigail «Abbey» Levy et la Canadienne Corinne Schroeder. Une prise de risque même si elles ont toutes deux obtenu des statistiques flatteuses en NCAA ces dernières années. La Québécoise Lindsey Post, la troisième gardienne, aura peut-être son mot à dire avec un poste de titulaire accessible. Post, qui est la plus âgée, reste sur une incroyable saison SDHL avec 93,8% d’arrêts en 21 matchs dans une équipe, le club stockholmois de SDE, de milieu de tableau.

On évoquait la filière francophone parmi les joueuses, elle est aussi en cabine avec le Directeur Général Pascal Daoust, Katia Clément-Hydra déléguée aux services de l’équipe et relations médias, et Christophe Perreault, directeur du recrutement spécialisé dans les statistiques avancées. Daoust a déjà occupé ce poste en LHJMQ de 2016 à 2023 mais il n’est pas étranger à la sphère du hockey féminin, bien au contraire, puisqu’il était entraîneur adjoint de la section féminine de l’Université de Montréal, les Carabins. Pascal Daoust voulait un entraîneur capable de construire une équipe solide et rapidement compétitive en peu de temps. Howie Draper semble un choix judicieux. C’est une figure emblématique du hockey universitaire féminin, il a mené les hockeyeuses de l’Université de l’Alberta à 14 titres de champion de l’Ouest canadien et 8 titres nationaux. Un palmarès gargantuesque, avant un nouveau défi pour le dirigeant de 56 ans. Parviendra-t-il à polir une formation gagnante?

Effectif

Gardiennes : Corinne Schroeder (CAN), Lindsey Post (CAN), Abigail Levy (USA).

Défenseures : Micah Zandee-Hart* (CAN, C), Ella Shelton (CAN, A), Olivia Zafuto (USA), Taylor Baker (HON-CAN), Jaime Bourbonnais (CAN), Johanna Fällman (SUE), Brooke Hobson (CAN).

Attaquantes : Chloé Aurard (FRA), Abby Roque (USA), Alex Carpenter (USA, A), Élizabeth Giguère (CAN), Jessie Eldridge (CAN), Madison Packer (USA), Jill Saulnier (CAN), Jade Downie-Landry (CAN), Alexandra Labelle (CAN), Paetyn Levis (USA), Savannah Norcross (USA), Kayla Vespa (CAN), Emma Woods (CAN).

En réserve : Claire Thompson (défenseure, CAN), Carley Olivier (défenseure, CAN), Alexa Gruschow (attaquante, USA).

*en gras, les trois joueuses choisies en amont du repêchage.

Boston
Localisation : Tsongas Center (6500 places), Lowell.

À Boston, le poste de directeur général est occupé par Danielle Marmer, ancienne scout et assistante de développement des joueurs pour les Bruins. Elle est donc bien consciente des exigences propres à Boston, et elle a tenté de construire, avec la coach Courtney Kessel – mariée au frère de Phil et Amanda Kessel – une équipe compétitive. Qui incarne le mieux la gagne dans le hockey féminin? Hilary Knight, la seule joueuse de l’histoire à avoir passé le cap des 100 points aux championnats du monde dont un triplé en finale 2023, est sans aucun doute possible dans le haut du tableau. C’était d’ailleurs l’une des «big stories» pour ces débuts de la PWHL: où allait signer la superstar américaine? Marmer l’avait inscrite au top de sa «wish list«, Knight a finalement accepté. Une décision logique. Originaire de l’Idaho, Knight a fait ses débuts en «pro» aux Boston Blades qui évoluaient en CWHL, elle a également joué au Boston Pride, l’équipe concurrente en NWHL. Megan Keller, une référence depuis des années à la ligne bleue, et Aerin Frankel étaient les trois premières joueuses recrutées par Boston avant la draft.

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Des six équipes, Boston dispose probablement du meilleur duo de gardiennes. Aerin Frankel, ancienne coéquipière de Chloé Aurard à la Northeastern University, s’est appropriée le poste de titulaire au dernier Mondial en menant les USA à la médaille d’or. C’était son premier titre majeur, largement mérité au regard d’un pourcentage d’arrêts de 93,2%. Dans ce même tournoi, la Suédoise Emma Söderberg, élue meilleure gardienne NCAA en 2021 et 2023, n’avait pas chômé, elle avait d’ailleurs donné des sueurs froides au Canada en quart de finale avec 51 arrêts sur 54 tirs. Depuis ce tournoi, Söderberg a gagné ses galons à l’échelle internationale. Les deux sont des remparts de luxe mais la troisième gardienne sera également à surveiller, Cami Kronish, qui a mené l’Université de Wisconsin au titre NCAA en 2023, elle y a gardé un pourcentage d’arrêts de 93,2%.

Le premier choix de la draft de Boston était Alina Müller, archétype de la joueuse polyvalente et bien enracinée dans la région de Boston avec ses années Northeastern. Guère de surprise, pour autant la joueuse de la Nati n’a pu cacher son émotion. Müller, qui a inscrit 254 points en 159 parties NCAA et qui devrait être la centre numéro 1 de Boston, avait commencé la saison en Women’s League suisse avec Zurich, où elle a inscrit 25 points… en 6 matchs! Autre phénomène en puissance, deuxième choix au repêchage, la défenseure Sophie Jaques, élue meilleure joueuse NCAA 2023. La jeune Ontarienne est une arrière appliquée également très portée sur l’offensive, elle tire de la droite ce qui peut s’avérer fatal en powerplay. Elle était la meilleure marqueuse chez les défenseures NCAA en 2022-23 avec 48 points en 41 matchs, dont 24 buts! Voilà une autre joueuse spectaculaire qui devrait ravir Boston!

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Boston regorge d’explosif avec, de loin, la meilleure joueuse issue de la défunte PHF: Loren Gabel, qui a marqué 40 points (20+20) en 22 matchs la saison dernière. Gabel évoluait déjà au Boston Pride et a été injustement boudée par l’équipe du Canada. Elle a toutefois réintégré la sélection nationale cette saison. Autre joueuse qu’il faudra surveiller comme le lait sur le feu, l’Autrichienne Theresa Schafzahl. L’ancienne capitaine de l’Université du Vermont a inscrit 91 pts en 59 matchs lors des deux dernières saisons NCAA. Sophie Shirley, qui a connu par le passé une saison à 61 points en NCAA, pourrait elle aussi faire des étincelles. Boston a une équipe très équilibrée avec ses phénomènes issus de la NCAA, mais aussi de grosses travailleuses qui auront une grande utilité comme Hannah Brandt, Shiann Darkangelo et Jamie Lee Rattray. Et puis il y aura la doyenne de la PWHL, Gigi Marvin, 36 ans. Il est évident que Marvin donnera le meilleur d’elle-même. La multimédaillée américaine avait joué, comme Knight, pour les équipes bostoniennes CWHL et NWHL, mais elle s’était éloignée du hockey le temps d’un break d’un an. Elle a alors tout fait pour réaliser un come back dès lors qu’elle a su que la PWHL allait naître, elle est parvenue à convaincre le staff.

Boston a donc dans ses rangs Megan Keller, dont le sang-froid fait toujours beaucoup de bien à la défense américaine. Keller sera donc leader d’une arrière-garde qui a également dans ses rangs la meilleure défenseure PHF, Kaleigh Fratkin qui, à 31 ans, n’a peut-être jamais joué pour l’équipe du Canada mais elle sera probablement un maillon important. Tout comme Sidney Morin et Jess Healey qui n’ont pas seulement connu les joies de la SDHL… elles se sont partagé le capitanat entre 2019 et 2021 de la même équipe, HV71! Il ne serait donc pas étonnant de les voir jouer ensemble, comme ce fut le cas à Jönköping où elles formaient l’une des meilleures paires de la ligue. La coach Courtney Kessel, qui a mené les Canadiennes U18 à la médaille d’or en 2023, convertira-t-elle ce précieux métal en PWHL?

Effectif

Gardiennes : Aerin Frankel (USA), Emma Söderberg (SUE), Cami Kronish (USA).

Défenseures : Megan Keller (USA, A), Sophie Jaques (CAN), Sidney Morin (USA), Kaleigh Fratkin (CAN), Jess Healey (CAN), Emily Brown (USA), Jessica Digirolamo (CAN).

Attaquantes : Hilary Knight (USA, C), Alina Müller (SUI), Amanda Pelkey (USA), Jamie Lee Rattray (CAN, A), Hannah Brandt (USA), Loren Gabel (CAN), Shiann Darkangelo (USA), Taylor Girard (USA), Nicole Kosta (CAN), Thereza Schafzahl (AUT), Sophie Shirley (CAN), Gigi Marvin (USA), Taylor Wenczkowski (USA).

En réserve : Emma Buckles (défenseure, CAN), Samantha Davis (attaquante, USA), Samantha Isbell (attaquante, CAN).

Minnesota
Localisation : Xcel Energy Center (18000 places), Saint Paul.

Depuis que le dispositif de repêchage a été annoncé pour cette première saison PWHL, il ne faisait aucun doute que Taylor Heise hériterait du premier rang. Talent rare, Heise est née à Lake City dans l’État du Minnesota, elle a passé cinq saisons à l’Université du Minnesota, dont deux dernières saisons à plus de 65 points avec les Gophers. Quel heureux hasard que la formation PWHL du Minnesota ait obtenu le premier choix de draft après tirage au sort! En l’espace de deux ans, Heise a déjà tout raflé, élue MVP NCAA et MVP aux Mondiaux en 2022, et un titre mondial en 2023. À 23 ans, Taylor Heise est déjà détentrice du record de points (18) dans un Mondial féminin. Autant dire que la Directrice générale Natalie Darwitz, qui connaissait très bien la pépite puisqu’elle était entraîneuse adjointe aux Gophers avant de rejoindre la PWHL, s’est frottée les mains à l’idée de mettre le grappin sur Heise.

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La grande manœuvre ne s’arrête pas là puisque le troisième choix, après celui de Nicole Hensley, était Grace Zumwinkle. Heise et Zumwinkle ont cultivé une alchimie naturelle durant leurs années Gophers, l’explosif «Minneapolis Dynamic Duo» est donc recréé. Zumwinkle avait également passé le cap des 60 points lors de la dernière saison, elles n’étaient d’ailleurs que quatre à passer ce cap avec Danielle Serdachny (encore en NCAA) et Alina Müller (Boston). Blessée à l’épaule, Grace Zumwinkle s’en est finalement remise et sera bien prête à temps.

Les trois joueuses bloquées avant la draft par Minnesota étaient Kelly Pannek, Kendall Coyne Schofield et Lee Stecklein, à l’important capital expérience. Coyne Schofield, comme Pannek, est une joueuse utile dans tous les secteurs du jeu. Un grand défi attend néanmoins l’attaquante de 31 ans qui sera de retour de maternité après avoir donné naissance à un petit Drew cet été. À voir si elle retrouvera son meilleur niveau, mais Coyne Schofield s’en est, en tout cas, donné les moyens. Elle a fait l’impasse sur le camp d’Utica mais elle a travaillé très fort ces derniers mois pour être au rendez-vous PWHL, aussi pour réintégrer l’équipe américaine. Situation inverse pour Lee Stecklein qui, à 29 ans, a souhaité prendre ses distances avec l’équipe nationale, elle souhaitait se focaliser uniquement sur la PWHL. Lee Stecklein est l’élément fort à la ligne bleue, elle a été élue meilleure défenseure aux Mondiaux 2021 ainsi qu’à l’issue de la saison PWHPA 2022-23. Maggie Flaherty, Abby Cook, la championne NCAA Natalie Buchbinder, la championne PHF Emma Greco et l’ancienne capitaine des Buffalo Beauts Dominique Kremer complèteront la brigade défensive.

Nicole Hensley était donc la préférence de la DG Natalie Darwitz et du staff devant le but. Hensley est une valeur sûre, elle a été remarquable durant le Mondial 2022, élue meilleure gardienne du tournoi avec ses 93% d’arrêts. Même si Aerin Frankel s’est imposée comme titulaire à l’édition 2023, Hensley n’a pas dit son dernier mot avec 95% d’arrêts lors de la Rivalry Series contre le Canada. Maddie Rooney, en perte de vitesse ces dernières années, et l’expérimentée Amanda Leveille seconderont Hensley.

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C’était un choix assez inattendu au repêchage, Minnesota a drafté Susanna Tapani au cinquième tour. Exclue de l’équipe de Finlande pour des histoires extrasportives (elle s’était éclipsée d’un championnat du monde pour assister à un mariage), Tapani n’a pas joué la saison 2022-23 pour en rejoindre une autre sélection nationale, l’équipe de Finlande de ringuette, un dérivé sans contact du hockey sur glace. La ringuette tient à cœur Tapani qui n’a jamais caché sa préférence pour cette discipline que pratiquait sa mère. Capitaine de l’équipe, Tapani est devenue championne du monde. À 30 ans, elle conservait malgré tout l’espoir de poursuivre une carrière de hockey aux États-Unis, elle avait signé un contrat PHF avec les NY Riveters, avant d’être choisie par Minnesota. La seule Finlandaise du circuit, qui apprécie le jeu physique et qui est particulièrement redoutable dans l’enclave, devrait être à son avantage. Tapani était incertaine pour le début de saison après avoir subi un choc avec Blayre Turnbull en match préparatoire. Tapani, comme Zumwinkle, sera rétablie pour le début des hostilités.

Quelques transfuges de l’équipe PHF des Minnesota Whitecaps, outre Leveille, ont rejoint la formation PWHL, il s’agit de Liz Schepers, Brittyn Fleming, Sydney Brodt et la Tchèque Denisa Křížová. Avec en plus l’ancienne capitaine de Minnesota State University, Claire Butorac, 10 des 24 joueuses sont nées dans le Minnesota! Voilà qui saura appâter un public que l’organisation espère nombreux, dans la seule arena NHL réquisitionnée pour une équipe PWHL, le Xcel Energy Center de St. Paul. Seule ombre au tableau: l’entraîneur en chef Charles Burggraf a démissionné à seulement quelques jours du début de la saison, invoquant des raisons personnelles. Minnesota est tout de même parvenu à lui trouver un remplaçant de luxe, Ken Klee, qui avait mené les Américaines à deux titres mondiaux consécutifs, en 2015 et 2016.

Effectif

Gardiennes : Nicole Hensley (USA), Amanda Leveille (CAN), Maddie Rooney (USA).

Défenseures : Lee Stecklein (USA, A), Abby Cook (CAN), Maggie Flaherty (USA), Natalie Buchbinder (USA), Emma Greco (CAN), Dominique Kremer (USA), Natalie Buchbinder (USA), Melissa Channell (USA).

Attaquantes : Kendall Coyne Schofield (USA, C), Kelly Pannek (USA, A), Taylor Heise (USA), Grace Zumwinkle (USA), Susanna Tapani (FIN), Claire Butorac (USA), Liz Schepers (USA), Denisa Křížová (TCH), Michela Cava (CAN), Sydney Brodt (USA), Sophia Kunin (USA), Brittyn Fleming (USA), Clair DeGeorge (USA), Brooke Bryant (USA).

En réserve : Lauren Bench (gardienne, USA), Nikki Nightengale (défenseure, USA), Abigail Boreen (attaquante, USA).

Ottawa
Localisation : TD Place Arena (8000 places), Ottawa.

Des six marchés retenus par la PWHL, Ottawa était clairement le plus inattendu. L’équipe ontarienne tentera de jouer le titre, et accessoirement de terminer devant les rivales de Toronto. Ancien directeur de l’association des entraîneurs de la NHL, le Directeur général Michael Hirshfeld et la direction ont réussi un joli coup en embauchant Carla MacLeod au poste d’entraîneur en chef. Médaillée avec le Canada quand elle était joueuse, MacLeod est au cœur de la révolution tchèque sur la scène internationale. Pendant longtemps, le programme féminin tchèque n’allait nulle part, jusqu’à une réelle prise de conscience au sein de la fédération. MacLeod a permis à la Tchéquie d’acquérir une pleine confiance en la menant à deux médailles de bronze consécutives aux championnats du monde. Charismatique, très appréciée de ses joueuses en créant un lien très fort qui les unit, MacLeod sait obtenir le meilleur d’elles, et il y a fort à parier qu’elle saura en faire de même à Ottawa. Deux de ses protégées l’accompagnent d’ailleurs dans la capitale: la défenseure Aneta Tejralová et la centre Kateřina Mrázová.

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Devant la cage, les clefs seront surtout confiées à la très fiable Emerance Maschmeyer. Elle est restée ces dernières années dans l’ombre d’Ann-Renée Desbiens mais, à 29 ans, elle a toujours les dents longues. À ses côtés, Sandra Abstreiter, gardienne allemande de 25 ans, ne fera pas de la figuration, elle a réalisé des années NCAA (93% d’arrêts en cinq saisons) et un dernier championnat du monde (93% en cinq matchs) absolument exceptionnels, voilà un beau potentiel qu’Ottawa peut exploiter. En revanche, Emily Clark et Brianne Jenner, les deux autres joueuses choisies en amont avec Maschmeyer, n’ont plus à démontrer leur potentiel. Clark et Jenner sont deux joueuses puissantes qui savent jouer des épaules, et qu’il est bien difficile de contrer dans l’enclave, tout comme l’Américaine Hayley Scamurra. Katerina Mrázová a aussi ce profil de joueuse polyvalente. Elle avait été élue meilleure joueuse tchèque et elle avait remporté le Guldhjälmen (casque d’or remis à la meilleure joueuse évoluant en Suède) la même année, en 2021, et Mrázová était meilleure marqueuse des playoffs SDHL en 2022.

Scamurra n’est pas la seule star du Team USA à avoir été repêchée par Ottawa qui a convaincu de nouvelles étoiles des USA. Savannah Harmon et Jincy Roese sont deux défenseures solides qui ont également un potentiel offensif non négligeable sous le patin, leur capacité à se projeter vers l’avant est un vrai danger. L’ancienne capitaine de Minnesota Dulut Ashton Bell, la troisième défenseure la plus prolifique de NCAA en 2023, et Aneta Tejralová, pilier de la Tchéquie qui a d’ailleurs inscrit 5 points en 4 matchs au Tournoi des 5 nations en décembre, complèteront un top 4 défensif fort et particulièrement mobile.

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En attaque, si Becca Gilmore et Gabbie Hughes sont deux stars en devenir de l’équipe des États-Unis, les regards seront particulièrement tournés vers Daryl Watts, née à Toronto. Watts a connu des saisons stratosphériques en NCAA, avec des saisons à 82 puis 74 points. Ses 297 points font d’elle la cinquième joueuse la plus prolifique de l’histoire du circuit universitaire américain. La Canadienne de 24 ans avait même fait sauter la banque avec un contrat de 150000 dollars annuels en PHF pour la saison 2023-24, faisant alors d’elle la joueuse la mieux payée de la planète. Même si ce contrat en or est tombé à l’eau avec la dissolution de la PHF et qu’elle gagnera moitié moins pour cette première saison PWHL, Watts a relativisé en assurant que le plus important était de disposer d’une seule et même ligue réunissant les meilleures joueuses. Elle sera néanmoins attendue au tournant alors qu’elle n’a jamais été appelée en équipe du Canada. Mikyla Grant-Mentis, 25 ans, peut également être une bonne surprise de l’équipe, elle est l’une des rares joueuses à avoir atteint le seuil des 30 points en PHF. Récentes capitaines en NCAA, Lexie Adzija (Quinnipiac), Kristin Della Rovere (Harvard) et Natalie Snodgrass (Connecticut) apporteront de la profondeur.

Ottawa a une équipe très hom*ogène avec bon nombre de joueuses qui peuvent percer dès cette première saison. C’est une équipe aussi très internationalisée avec six nations représentées. Canada, États-Unis, Tchéquie, Allemagne, mais aussi la Hongrie avec Fanni Garát-Gasparics et le Japon avec Akane Shiga. Les deux joueuses ont la particularité d’avoir convaincu lors du camp d’Utica, la très vive Shiga devenant rapidement la chouchoute du groupe. Garát-Gasparics, capitaine de l’équipe hongroise, avait elle commencé la saison en SDHL suédoise avec Brynäs, marquant 11 points en 13 matchs. Carla MacLeod jugeait cette internationalisation de l’équipe comme une grande qualité, et elle compte bien la mener, elle aussi, vers les sommets.

Effectif

Gardiennes : Emerance Maschmeyer (CAN), Sandra Abstreiter (ALL), Rachel McQuigge (CAN).

Défenseures : Savannah Harmon (USA), Jincy Roese (USA, A), Ashton Bell (CAN), Aneta Tejralová (TCH), Victoria Howran (CAN), Zoe Boyd (CAN), Amanda Boulier (USA).

Attaquantes : Brianne Jenner (CAN, C), Emily Clark (CAN, A), Hayley Scamurra (USA), Daryl Watts (CAN), Becca Gilmore (USA), Gabbie Hughes (USA), Kateřina Mrázová (TCH), Natalie Snodgrass (CAN), Mikyla Grant-Mentis (CAN), Akane Shiga (JAP), Fanni Garát-Gasparics (HON), Lexie Adzija (CAN), Kristin Della Rovere (CAN).

En réserve : Taylor Davison (défenseure, CAN), Rosalie Demers (attaquante, CAN), Malia Schneider (attaquante, CAN).

Toronto
Localisation : Maple Leaf Gardens (3850 places), Toronto.

À l’ouest d’Ottawa, on retrouvera donc la cité rivale de Toronto, dont le premier argument de poids est d’être piloté par le duo fort de l’équipe nationale. Gina Kingsbury, qui par le passé avait partagé son expérience aux jeunes catégories de l’équipe de France dans le cadre d’un programme de mentorat, et qui est en poste depuis 2018 au sein de Hockey Canada, sera la DG de Toronto. En novembre dernier, Kingsbury a d’ailleurs été nommée Directrice générale de l’équipe du Canada jusqu’en 2026, tandis que l’entraîneur en chef Troy Ryan a été conforté à ce poste jusqu’à la même échéance, qui inclut les Jeux olympiques 2026 de Milan-Cortina. Ryan est entraîneur en chef des Canadiennes depuis 2020, et il a déjà dans sa besace deux titres mondiaux et un titre olympique, il occupera donc les mêmes fonctions à Toronto.

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Si Ottawa a opté pour un alignement internationalisé, Toronto a l’inverse affiche une préférence pour les joueuses du pays puisqu’elles ne sont que deux à ne pas avoir la nationalité canadienne: la défenseure Kali Flanagan et Jesse Compher, toutes deux américaines. Devant le but, ce sont trois gardiennes canadiennes, dont Kristen Campbell qui devait en théorie hériter du poste de titulaire. En théorie. Sans pour autant jouer en compétition officielle, Campbell fait partie de l’équipe du Canada depuis quelques années mais elle a souvent été spectatrice des performances de Maschmeyer et Desbiens. Et actuellement, elle est clairement en manque de confiance.

Au Festival d’Automne (un tournoi intra-équipe du Canada), elle n’avait arrêté que 9 tirs sur 14 en deux périodes. Alignée lors du match 2 de la Rivalry Series le 11 novembre dernier, elle a sombré en allouant cinq buts américains pour 79,2% d’arrêts. Enfin à Utica début décembre, elle a alterné le chaud et le froid, 33 arrêts contre Boston, mais 6 buts encaissés contre New York. De quoi installer le doute autour de cette gardienne de 26 ans, qui conserve malgré tout un potentiel certain. Erica Howe mais surtout Carly Jackson (92,6% d’arrêts avec l’équipe PHF de Toronto) tenteront de la seconder.

Si une incertitude demeure au poste de gardienne, il est clair que Renata Fast, à 29 ans, est l’une des meilleures défenseures de la planète, elle était l’une des trois joueuses choisies en amont. Fast sait elle aussi rassurer toute une défense. Beaucoup se sont étonnés de voir Toronto choisir pour son premier choix de repêchage, le deuxième au total à la draft, la joueuse de 35 ans Jocelyne Larocque. Et pourtant, ce choix est parfaitement sensé puisque Larocque et Fast forment depuis plusieurs années une doublette imperméable sous les couleurs canadiennes, l’une des plus sûres de la discipline à l’heure actuelle. La dernière compétition avec le Canada de Lauriane Rougeau date de 2018 et des Jeux olympiques mais elle apportera une expérience non négligeable. Kali Flanagan, Olivia Knowles et Allie Munroe étaient des piliers en PHF, elles complèteront la structure défensive de Toronto.

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Parmi les trois premiers noms dévoilés, Sarah Nurse était une évidence. Elle est née dans la ville proche de Hamilton. Superstar et icône de la discipline, Nurse est un électron libre qui peut être décisif à chaque match. Ses 18 points au tournoi olympique de Pékin en 2022 constituait un nouveau record aux JO. Et tout le monde a en mémoire sa puissante frappe en avril dernier qui mettait fin au calvaire en quart de finale contre la Suède lors de la prolongation. Nurse, c’est de la dynamite. Une équipe physique et difficile à jouer, c’est ce que souhaitait Troy Ryan. Car dans le sillage de Nurse, la puissance de feu viendra également de Natalie Spooner, Jesse Compher, Emma Maltais et Blayre Turnbull, elles sont toutes des joueuses qui savent mettre de l’intensité et se mettent régulièrement en évidence aux championnats du monde. Turnbull, qui assume d’être en première ligne, est aussi l’une des meilleures joueuses en infériorité numérique, une joueuse à tout faire tellement précieuse. Victoria Bach sera également un argument de poids, mais elle ne sera disponible qu’à partir du 1er février car elle s’est entendu avec l’organisation pour finaliser son diplôme d’enseignement, c’est pourquoi elle est pour l’instant réserviste. Brittany Howard, qui était l’une des meilleures attaquantes en PHF avec le Toronto Six, tentera de convertir ses bonnes performances en PWHL. Si Campbell confirme rapidement devant les filets, Toronto, déjà couronné en PHF en 2023, pourrait devenir un sérieux prétendant au titre PWHL en 2024.

Effectif

Gardiennes : Kristen Campbell (CAN), Carly Jackson (CAN), Erica Howe (CAN).

Défenseures : Renata Fast (CAN, A), Jocelyne Larocque (CAN, A), Lauriane Rougeau (CAN), Allie Munroe (CAN), Kali Flanagan (USA), Olivia Knowles (CAN), Maude Poulin-Labelle (CAN).

Attaquantes : Sarah Nurse (CAN), Blayre Turnbull (CAN, C), Natalie Spooner (CAN), Jesse Compher (USA), Emma Maltais (CAN), Brittany Howard (CAN), Hannah Miller (CAN-CHI), Alexa Vasko (CAN), Samantha Cogan (CAN), Maggie Connors (CAN), Jess Jones (CAN), Rebecca Leslie (CAN), Kaitlin Willoughby (CAN).

En réserve : Emma Keenan (défenseure, USA), Jessica Kondas (défenseure, CAN), Victoria Bach (attaquante, CAN).

Montréal
Localisation : Auditorium de Verdun (4114 places), Montréal.

Nous évoquions Gina Kingsbury qui était un temps mentor de l’équipe de France, Danièle Sauvageau avait également occupé ce rôle avec une influence considérable sur la sélection, facilitant notamment l’accès au haut niveau aux Tricolores. On l’a donc nommée Directrice générale à Montréal, un beau symbole car elle est tellement associée à cette ville, et cette personnalité forte du hockey féminin a réalisé de grands accomplissem*nts pour sa discipline. Elle avait mené le Canada au titre mondial 2001 et au titre olympique en 2002. Elle a relancé avec un succès phénoménal le programme de hockey féminin de l’Université de Montréal, y installant une véritable dynastie. Elle était aussi l’un des candidats au poste de DG des Canadiens de Montréal à l’hiver 2022. Sauvageau hérite finalement de l’équipe montréalaise de la PWHL, dont elle saura prendre soin. Avec l’entraîneuse en chef Kori Cheverie, elles pourront compter sur de grandes icônes du hockey québécois, Ann-Renée Desbiens et Marie-Philip Poulin en tête.

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Desbiens avait connu une année 2022 extraordinaire au cours de laquelle elle a été l’une des grandes artisanes du doublé Jeux olympiques – Championnat du monde, 93,7% d’arrêts sur les deux évènements. 2023 lui a moins souri, elle fut plus en difficulté, notamment la cinglante défaite en finale mondiale face aux États-Unis. La gardienne de 29 ans a aussi connu des soucis de santé qui ont retardé son retour. Ann-Renée Desbiens a finalement disputé les deux derniers matchs du Canada lors de la Rivalry Series, une défaite en prolongation et une victoire en fusillade. Le poste de titulaire sera très marqué à Montréal, Marlène Boissonault et Elaine Chuli se contenteront du rôle de suppléante. Avantage pour Chuli qui a mené Toronto à la Coupe Isobel de la PHF, une belle récompense après des statistiques flatteuses durant toute la saison.

À 32 ans, Marie-Philip Poulin voit là l’un des derniers défis de sa carrière. Une carrière qu’elle a justement débuté à Montréal, en 2007, lorsque l’équipe s’appelait encore les Stars avant de devenir les Canadiennes. Poulin n’avait que 16 ans et, 16 ans plus tard, «Pou» est encore redoutable. Elle a amassé 27 points en 20 matchs lors des événements PWHPA 22-23, puis 8 points en 7 matchs aux Mondiaux. Comme Desbiens et Poulin, Laura Stacey était l’un des trois noms choisis avant la draft, une joueuse rapide sur l’aile dont la grande allonge lui permet également d’être efficace sur les phases défensives. Ann-Sophie Bettez sera elle la doyenne de l’équipe, à 36 ans, elle a évolué aux Stars et aux Canadiennes, et elle était la capitaine de la Force de Montréal la saison dernière, la huitième équipe PHF qui avait vu le jour le temps d’une saison. Après une saison à près d’un point par match en PHF, Bettez est encore en mesure de contribuer à l’offensive.

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De la PHF, Montréal a également mis la main sur quelques pointures. L’ancienne capitaine du Boston Pride Jillian Dempsey restera la joueuse la plus prolifique en termes de points (146) et de buts (70) dans l’histoire du circuit. La snipeuse Kennedy Marchment a terminé deuxième meilleure marqueuse la saison dernière, c’était sa deuxième saison consécutive à plus de 30 points. Déjà championne en 2022, la Tchèque Tereza Vanišová avait marqué le but du titre pour Toronto en prolongation en 2023. Il faudra également compter sur des recrues universitaires qui pourraient bien jouer les premiers rôles dès leur première saison PWHL: Maureen Murphy, 111 points en 70 matchs ces deux dernières années avec la Northeastern University, et Gabrielle David, 52 points sur la seule saison dernière avec Clarkson University. Il ne fait aucun doute que Kristin O’Neill fera office de locomotive offensive, elle est une attaquante inspirée, dans le top 5 des marqueuses PWHPA la saison dernière avec plus d’un point par match.

Dans les lignes arrières, la patronne se nomme Erin Ambrose, qui était le premier choix de Montréal au repêchage. La défenseure de 29 ans connaît très bien Montréal pour y avoir poser ses valises sous la bannière CWHL puis PWHPA. Ambrose s’est toutefois blessé le 11 novembre lors du match 2 de la Rivalry Series à Los Angeles, quittant le match en cours. Sa blessure au «bas du corps» s’est finalement avérée moins grave que prévu, elle a repris l’entraînement en décembre. Une bonne nouvelle parmi une jeune défense qui aura besoin de sa leader. Madison Bizal et Mariah Keopple évoluaient toutes deux dans les rangs universitaires américains la saison dernière, Catherine Daoust et Brigitte Laganière portaient quant à elles les couleurs de la défunte Force de Montréal. Leur acclimatation au plus haut niveau sera prépondérante. Kati Tabin, un maillon essentiel quand Toronto s’est emparé de la dernière Coupe Isobel de la PHF, et Dominika Lásková, qui a impressionné au camp d’Utica avec ses facilités techniques (et un beau but à la clef) devraient former l’ossature défensive. Il faudra y ajouter Leah Lum, née à Richmond en Colombie Britannique mais naturalisée chinoise sous le nom de Qiqi Lin. Lum, 27 ans, est une travailleuse qui a pendant des années évolué au poste d’attaquante. Montréal l’a recrutée avec le souhait de la replacer en défense. Ça tombe bien, c’est un poste qu’elle occupait plus jeune et qu’elle a même retrouvé en équipe de Chine. Sur la première paire défensive, Lum a pleinement participé à l’étonnante promotion de l’équipe de Chine en élite mondiale en août dernier lors du Mondial Division 1A à Shenzhen, devant une foule qui a atteint 10.088 spectateurs pour le dernier match.

Concernant la double championne olympique Mélodie Daoust, MVP aux JO 2018 et aux Mondiaux 2021, elle a fait le choix de demeurer réserviste, préférant se concentrer sur son poste de responsable du hockey féminin au Collège Bourget. Pour autant, Montréal sera un sérieux challenger.

Effectif

Gardiennes : Ann-Renée Desbiens (CAN), Elaine Chuli (CAN), Marlène Boissonnault (CAN).

Défenseures : Erin Ambrose (CAN, A), Dominika Lásková (TCH), Mariah Keopple (USA), Kati Tabin (CAN), Brigitte Laganière (CAN), Catherine Daoust (CAN), Madison Bizal (USA).

Attaquantes : Marie-Philip Poulin (CAN, C), Kristin O’Neill (CAN), Laura Stacey (CAN, A), Jillian Dempsey (USA), Kennedy Marchment (CAN), Tereza Vanišová (TCH), Anne-Sophie Bettez (CAN), Claire Dalton (CAN), Maureen Murphy (USA), Sarah Bujold (CAN), Gabrielle David (CAN), , Sarah Lefort (CAN), Leah Lum (CHI-CAN).

En réserve : Catherine Dubois (attaquante, CAN), Alex Poznikoff (attaquante, CAN), Mélodie Daoust (attaquante, CAN).

Quelques vidéos pour se mettre dans le bain :

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